Eolmer, fringant bonhomme

Eolmer, fringant bonhomme

1-1. L'Ogrianisme-Nainiste

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  Et le voilà donc, cet absurde héros que voici ; Eolmer. Mais, psssst, sachez-le d'avance : nul ici, de son histoire, n'en ressortira grandi ! Car voyez-vous, Il est de ces héros qui n'ont rien – vraiment, non – d'héroïque ! Et en plus, il est petit.

Eolmer, fringant bonhomme.

 


 

 

1. L'Ogrianisme-Nainiste

 


 

 

 

  Ainsi donc, nôtre pauvre bougre se promenait parmi les bois d'Aescondoyle (oui je sais, le nom est mauvais, plutôt cliché, et vous serez certainement incapable de vous le rappeler d'ici quelques minutes. Rajoutons à cela que je n'ai aucune idée du pourquoi de l'utilisation d'un nom au style purement "british", et nous avons là un très mauvais départ de texte ; mais vous ferez avec, n'est-ce pas ?) à la recherche de... disons... (se frotte les mains anxieusement) de nourriture ! Car Eolmer avait beau être un lâche de premier ordre et un ogre-nain destiné à grande renommée — toujours pour sa lâcheté —, il lui arrivait d'avoir parfois — lui aussi —  ces bruits pathétiques que le ventre émet quand il désire vous faire savoir qu'après tout, c'est LUI le boss, et que vous avez beau avoir un rôle à jouer dans tout un tas d'aventures stupides, rien ne sera fait sans son aval ! (notez que je suis assez fier de ce jeu de mots).  Alors, Eolmer se mit à user de sa matière grise (une chose fournie en très faible quantité chez les ogres-nains, sans parler de la rareté des moments où ils l'utilisaient) afin de décider vers quoi il pouvait bien se tourner pour remplir ce maudit estomac qui ne cessait de geindre.
  Il y avait bien les poissons-sauteurs de la rivière du coin, mais ceux-ci... sautaient, et Eolmer imaginait déjà le spectacle ridicule qu'offrirait sa petite personne, munit de sa fidèle et lourde masse, en train d'essayer de jouer au base-ball avec de la poiscaille toujours trop loin et rapide pour des bras aussi courts que les siens !
  De plus, il est important de savoir que, dans la religion des ogres-nains — L'Ogrianisme-Nainiste — l'un des Dictons Saints est celui qui suit : "nous sommes ce que nous mangeons". Malheureusement, comme toujours avec les textes religieux, le problème n'est pas les écrits en question, mais plutôt les idiots qui les interprètent. Et, allez savoir pourquoi, depuis tout petit, Eolmer s'était mis en tête que s'il mangeait un âne, il en viendrait à hurler des "hi-han". Ou même que s'il venait à manger de l'ours, il dormirait tout l'hiver.
  Ainsi, l'idée de faire des bonds à tous va en mangeant du poisson-sauteur lui semblait une bien mauvaise option au vu de toutes ces branches qui le surplombaient. Et, face à ses ennemis potentiels, il était également hors de question de manger de la biche pour se retrouver avec un regard mielleux...   En fait, sa religion — car nous pouvons estimer qu'il en avait sa propre version — était très précise à ce sujet, elle lui interdisait, par exemple, de manger tout un tas de choses ; comme déguster du putois (soucis social et nasal oblige ; imaginez une trentaine d'ogres-nains  amateurs de putois blottis dans une caverne. Enfin, ça, c'est ce que Eolmer avait compris) ou bien encore de grignoter de la grenouille (nôtre héros — un bien grand mot — et ses semblables vivaient généralement dans des grottes au plafond souvent bien bas, ils ne pouvaient donc se permettre tout et n'importe quoi). Bref, il y avait donc là un dilemme de tous les jours, pour Eolmer.

 

 

 

 

 

Alexandre HOSTE

Tout droits réservés, 2015



23/06/2015
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